Evaluation économique des mesures de sécurité routière

Rapport présenté a la Table ronde no. 117 organisée par le CEMT à Paris, les 26 et 27 octobre 2000
Auteur(s)
Wesemann, Paul
Jaar
Il reste beaucoup à faire pour améliorer la sécurité routière en Europe. Il faut en effet non seulement définir les responsabilités et systématiser l’approche, mais aussi optimiser l’utilisation des ressources disponibles. Le savoir acquis ainsi que les méthodes et les techniques mises au point par les sciences économiques peuvent aider à cette optimisation. Le rapport définit tout d’abord les critères sur la base desquels il est possible de déterminer le degré de nécessité d’une intervention des pouvoirs publics sur le plan de la circulation et de la sécurité routières. L’analyse révèle que les raisons d’une telle intervention sont nombreuses: la sécurité est un « bien de mérite », les coûts externes des accidents n’ont pas encore été complètement internalisés, la distribution des conséquences des accidents est parfois inéquitable, les réseaux routiers sont des biens collectifs, produisent des avantages externes et sont constitués de grandes unités de production indivisibles et la qualité est un aspect qualitatif de la construction, de l’entretien et de la gestion de ces réseaux routiers par les pouvoirs publics. Il décrit ensuite les outils d’évaluation utilisables pour déterminer 1) le montant optimum des crédits que les pouvoirs publics doivent affecter à la sécurité routière et 2) comment utiliser au mieux une enveloppe budgétaire donnée pour composer un ensemble de mesures. L’analyse des coûts et avantages sociaux est une méthode qui peut convenir à ces deux fins tandis que l’analyse coûts/efficacité ne convient que pour la seconde. Une analyse complémentaire de redistribution peut ensuite aider à identifier les bénéficiaires des avantages et les victimes des désavantages et une analyse de sensibilité à apprécier la validité des chiffres (relatifs en particulier aux effets des différentes mesures étudiées). L’analyse des coûts et avantages sociaux est irréalisable sans données permettant de quantifier et de monétiser tous les impacts. L’analyse coûts/efficacité a également besoin de certaines de ces données. Comme les données nécessaires ne sont dans la pratique pas toujours toutes disponibles, il est impossible de déterminer le montant optimum des crédits à affecter à la sécurité routière ou la composition optimale d’un ensemble de mesures en s’aidant de ces méthodes. Il n’empêche que les décideurs peuvent quand même s’appuyer sur les données relatives aux coûts et à l’impact des mesures dont ils peuvent disposer. Diverses méthodes non monétaires telles que la « matrice de réussite » et le décompte des points permettent de classer ces données et d’en tirer des enseignements utiles pour les décideurs. Ceux-ci sont alors mieux à même d’établir un classement des options qui s’ouvrent à eux, sans toutefois que leur efficience puisse être évaluée.
Economic evaluation of road safety measures; Contribution to the 117th ECMT Round Table, 26 and 27 October 2000, Paris. A great deal of effort is still needed to improve road safety in Europe. As well as assigning responsibilities and a systematic approach, optimum use of available resources is also required. For this last item, knowledge, methods and techniques developed by the economic sciences can be used. Firstly, criteria have been formulated which can be used to determine whether there is sufficient need for government intervention in traffic and road safety. Analysis shows that there are different reasons: safety is a 'merit good', the external costs of accidents have not been completely internalized, the consequences of accidents are sometimes unfairly divided, a road system is a 'public good', has external benefits and has large indivisible production units, and safety is a qualitative aspect in terms of construction, maintenance, and management of such a road system by the government. Secondly, evaluation tools have been developed to (1) determine the optimum size of the total government budget for road safety policy and (2) to find out how a given budget can be optimally employed in drawing up a package of measures. The method of social cost-benefit analysis is suitable for both objectives, cost-effectiveness analysis is only appropriate for the second objective. To determine who will be affected by the advantages and disadvantages, a supplementary redistribution analysis can be carried out. To test the robustness of the figures (particularly with regard to the effects of policy alternatives investigated) a sensitivity analysis can be done. To apply a social cost-benefit analysis, information is needed to quantify all the effects and put a monetary value to each. A portion of this information is also needed for a cost-effectiveness analysis. In practice, not all the necessary information will usually be available, so the optimum size of the road safety budget and/or the optimum composition of a package of measures cannot be determined using these methods. Nonetheless, decision-makers can still be supported by information about the costs and effects of measures that is available. With the help of non-monetary methods, like the 'goals achievement matrix' and the scorecard, this information can be classified and processed for decision-makers. This puts them in a better position to rank policy alternatives; an assessment of efficiency is not possible however.
Rapportnummer
D-2000-16F
Pagina's
44
Gepubliceerd door
SWOV, Leidschendam

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